Angels

Angels est né d’Angels in America de Tony Kushner ; de notre envie de nous emparer de cette pièce fleuve, de jouer des morceaux choisis, de la faire notre et de la raconter à notre tour. Nous posons un regard particulier sur les personnages et sur leurs épreuves. Comment vont-ils grandir, se transformer, se perdre et se découvrir en les traversant ? Comment vont-ils s’arracher à leur solitude, face à des situations extrêmes, pour aller au devant de rencontres inattendues ?

L’être humain nous intéresse. Nous parlons de l’intime pour parler du Monde : guerres nucléaires, génocides, idéologies ratées, dérives du capitalisme et des démocraties, dérèglements climatiques, prophéties apocalyptiques et apparition du SIDA… Comment le passé devient conscience, mémoire, racines ? Comment grandir dans le désir, construire et vivre ensemble demain ?

Nous nous réunissons : comédiens, musiciens, danseurs, scénographes, techniciens du son et de la lumière, et nous tissons un langage imaginaire commun. Nous rencontrerons le public autour et dans le cercle : d’une piste, d’une place, d’un forum... Alors, nous raconterons la fable des hommes dans le Monde d’aujourd’hui : un voyage frénétic-onirique.

Réduire le texte à l’essentiel : un spectacle de 1h30 à 2h, issu de 6h de pièce !

Nous décidons de choisir les scènes qui formeront le fil rouge du spectacle. Nous gardons de côté quelques scènes électron-libre que nous pourrons ajouter ou enlever en fonction du lieu et des conditions de représentation. Notre défi est d’écrire un spectacle en working progress, à la fois solide et toujours en mouvement.

Atténuer les repères temporels propres aux États-Unis et parler de notre Histoire commune :

Celle qui nous porte jusqu’à aujourd’hui. Nous choisissons dans la pièce les évènements les plus marquants, qui ont laissé une marque jusqu’à nous, en France, vingt-cinq ans après. Comme une mémoire collective : la chute des grandes idéologies ( le Communisme… ), les catastrophes nucléaires ( Tchernobyl, transformé en Fukushima… ), la Shoa, les grands mouvements d’immigrations, la religion ( leurs tabous ), les dérèglements climatiques, la libération des moeurs ( les premières revendications homosexuelles ) et bien sûr, l’apparition du SIDA…

S’intéresser à l’intimité des personnages, qui nous ressemble et nous rassemble.

Nous montrons les personnages comme autant de figures de l’humain : avec leurs fragilités, leurs fantaisies et leurs endroits sombres. Ils subissent les angoisses existentielles que nous traversons tous. La peur de la mort, de la maladie, le lourd héritage familial, le deuil ou les séparations, poussent les personnages à fuir, quitte à se perdre, ( Louis, Joe, Harper ), à s’enliser dans des jeux de pouvoir ( Roy ), à croire en une force supérieure ( Prior )… mais surtout à l’entraide.

Dix personnes participent à la création : cinq comédiens et / ou danseurs, chanteurs à porter les rôles principaux et certains rôles plus secondaires. Deux musiciens polyvalents (chanteuse, pianiste, bassiste, électro-acousticien) jouent aussi certains rôles secondaires. Deux concepteurs techniques son et lumière nous accompagnent dès le début de la création. Nous bénéficions également du regard d’un étudiant en scénographie et d’artistes associés au projet. Les différentes sensibilités artistiques travaillent ensemble et alimentent l’imaginaire collectif.