Agence Primate

Bureau

En résidence du 4 mars 2013 au 10 mars 2013
En résidence du 17 novembre 2014 au 23 novembre 2014
J’ai eu envie de m’intéresser à la question de l’inadaptation au travail et des situations paradoxales voire absurdes.
 
J'ai participé à des réunions-marathons en  notant soigneusement plusieurs éléments : vocabulaire employé, fréquence, 
positionnement des interlocuteurs, propension 
à s’écouter parler et prises de décisions réelles.
 
De cette observation quotidienne, se sont dégagées des questions tout azimut : 
Comment peut-on supporter de rester assis 4h non-stop ? 
Suis-je obligé d’utiliser les mots « articulation » et « synergie » ? 
Est-ce que mon activité ne s’alimente pas elle-même ? 
Suis-je plus productif que mon stylo ? 
De qui suis-je au service ? 
Être occupé, est-ce être actif ? 
Peut-on être rempli par du vide ? 
L’activité de bureau engendre-t-elle des particularités physiques et psychiques ? 
Les dessins que je griffonne sur un coin de bloc-note ont-ils plus de valeurs que les documents formels que je produis ? 
 
Quelles sont les contraintes réelles (sociales, hiérarchiques) qui pèsent sur moi ?  
Pourquoi lire un PowerPoint si tout le monde l’a sous les yeux ?  
Ne serait-on pas mieux en terrasse ?  
Puis-je dire à  un collègue de fermer sa gueule ?
 

Le solo s'intéresse au monde du travail administratif. En mettant en exergue les absurdités récurrentes qu’il impose, il s’agit de remettre clairement en question le travail comme outil d’émancipation, valeur souvent reprise tant sur le plan idéologique que politique. En mêlant matériaux textuels, audiovisuels et corporels, réels ou fictionnels, le projet opère des allers-retours entre le sujet traité et la démarche spectaculaire elle-même, prise dans le paradoxe du travail de création et de ses normes. Contre l’absurdité subie, la performance fabrique une absurdité choisie. En confrontant des situations professionnelles au vécu intime, elle construit (aux sens propre et figuré) une incongruité décuplée et inventive. La pièce poursuit une démarche de décontextualisation permettant de déplacer des éléments et des situations dans des environnements que ne leur sont pas habituels pour créer du décalage, de la confrontation ou du chaos. Le projet entend développer un langage poétique par l’hybridité des médiums utilisés et par la friction de matériaux bruts et rudimentaires et de matériaux plus « sophistiqués » sans distinctions hiérarchiques.

Création en mars 2015, Saison culturelle, Bayeux

Agence Primate

Conception, interprétation, mise en scène │ Benoit Lemennais
Assitante à la dramaturgie Mélanie Thorel
Vidéo  Dimitri Blin
Lumière  Olivier Bourguignon
Regard extérieur  Renaud Cojo