Théâtre

Stephen Butel

Ce que j'appelle oubli

En résidence du 16 novembre 2015 au 22 novembre 2015
Ouverture le 19/11/15 à 19h30

Deux frères.

L'un est mort, il ne pourra plus parler.

Un comédien porte sa voix, raconte son histoire.

L'autre, plus jeune, ne dit rien. Il écoute.

Celui qui parle nous apprend la mort d'un homme, tué par quatre vigiles, pour avoir bu,

pris une canette de bière dans un supermarché.

C'est une histoire inspirée d'un fait divers survenu en décembre 2009.

C'est une seule et longue phrase ; pour dire les détails de cette mort, ce qui a pu se

passer dans la tête de l'homme, et aussi dans celle des vigiles - si c'est possible.

Pour retracer quelques éléments de la vie, de l'errance, des rencontres ; avant ce jour-là.

La langue de Laurent Mauvignier est incroyablement précise et concrète.

Mais elle est également musicale.

Pour aller plus loin qu'une lecture, pour faire du théâtre, il y a une faille à trouver, à

creuser.

Celle d'une famille, d'une fratrie.

Nous sommes chez le frère de la victime.

Il est seul, sur scène.

Il écoute de la musique.

Ou bien il regarde un documentaire animalier sur les fauves.

Nous, spectateurs, sommes plongés dans son univers.

Par le dispositif mis en place (peu de spectateurs, très proches), nous sommes témoins de

ses pensées, de ses rêves, de sa vie qui s'écoule comme tous les jours.

Le téléphone sonne.

On entend les mots de la fin, les derniers mots du texte : « pas maintenant, pas comme

ça, pas maintenant ».

L'annonce de la mort du frère.

Suivront quarante-cinq minutes, le temps d'un disque (Lou Reed? Léonard Cohen?), le

temps d'une longue phrase qui nous parle de cette vie perdue, de ce que j'appelle oubli.

Sur scène, il y aura un piano, un frigidaire, de la bière, un fauteuil...

Texte ⎪ Laurent Mauvignier

Mise en scène, jeu ⎪ Stephen Butel

Regard extérieur⎪Jalie Barcilon

Lumières⎪Grègoire Pineau