
Le Théâtre du Sous-Sol
La princesse de glace
Une tempête vient de s’achever. Dans un monde situé entre ciel et terre le temps s’est arrêté. Un corps sans vie gît parmi les décombres. Prisonnière d'un cycle sans fin, ici, vit une jeune femme, celle qui n'a pas de nom. Elle va et vient dans ce décor qu'elle a construit, entre une plaine désertique et cette chambre en ruine d'où surgissent invariablement d'étranges habitants issus de ce monde. Ils existent pour elle, à travers elle, envahissant l'espace comme ils envahissent sa pensée et son quotidien, ils déambulent dans la pénombre de son âme. Gaiement ou tristement, ils s’affairent à leurs tâches, veillant à ce que les rouages de cette machine mentale ne cessent de tourner. En son sein, dans un écrin de feuilles mortes et de poésie, habite une petite fille que tous s'accordent à protéger. Un homme, un de plus, un jour est venu jusqu’ici. Avec lui, un petit garçon, celui qui doit mourir pour que l'histoire puisse se répéter. Le petit garçon a vu la petite fille, l'homme a vu la femme, et l'amour est né. L’alarme sonne, la résiliente machine se met en marche, il faut contenir cette intrusion, chaque chose à sa place pour abattre l’ennemi. Le piège va s’ouvrir pour se refermer une fois de plus. Mais cette fois-ci quelque chose a bougé. A l’heure du désespoir, la princesse de glace entre en guerre.






CELLE QUI SAIT
Petit à petit il y a comme un fil qui se tisse entre les doigts crochus
d’une vieille femme assise au fond de la pièce. Elle attend que
vienne le temps où elle n'aura plus de joie.
Elle imagine une femme qui n'aurait plus de fers, qui pourrait
décider du lendemain, prendre des poignées de fleurs et en faire
des hommes qui ne seraient pas des hommes.
Elle jouerait un air sur une flûte taillée dans leurs os
Elle pourrait demander la lune, elle aurait toujours envie de faire
l'amour
Sur son front, encore, brille une étoile, elle apparaît derrière les plis
crasseux de sa peau tannée par la vie
Elle rappelle aux autres que la lumière ne s’éteint jamais tout à fait
Elle brode de ses longs doigts un ouvrage qu'elle n'achèvera pas
Elle écoute sans retour les murmures de la foule
Sans savoir où la conduira sa seule jambe valide elle part.
Elle se traîne jusqu’à la croisée des deux chemins qu'elle connaît
déjà
Elle conduit sans engouement une horde de parasites
Recyclée par les années gâchées elle oublie son âme.
Elle ne sera bientôt plus qu'un vague souvenir, de ceux qui
deviennent légende.
Écriture et Mise en scène │ Cindy Dalle
Scénographie │ Stéphanie Delpouve
Création sonore │ Etienne Ziemniak
Interprétation │ Thomas Champeau, Jade Bréchelière, Romans Suarez Paso, Alexandre Finck, Nicolas Spina, Charlotte Barbier, Sylvia Rey, Laurine Fagu, Quentin Mabit, Laurette Loison,
Administration │ Aurore Subra