Théâtre

Le Théâtre du Sous-Sol

La princesse de glace

En résidence du 26 octobre 2015 au 31 octobre 2015

Une tempête vient de s’achever. Dans un monde situé entre ciel et terre le temps s’est arrêté. Un corps sans vie gît parmi les décombres. Prisonnière d'un cycle sans fin, ici, vit une jeune femme, celle qui n'a pas de nom. Elle va et vient dans ce décor qu'elle a construit, entre une plaine désertique et cette chambre en ruine d'où surgissent invariablement d'étranges habitants issus de ce monde. Ils existent pour elle, à travers elle, envahissant l'espace comme ils envahissent sa pensée et son quotidien, ils déambulent dans la pénombre de son âme. Gaiement ou tristement, ils s’affairent à leurs tâches, veillant à ce que les rouages de cette machine mentale ne cessent de tourner. En son sein, dans un écrin de feuilles mortes et de poésie, habite une petite fille que tous s'accordent à protéger. Un homme, un de plus, un jour est venu jusqu’ici. Avec lui, un petit garçon, celui qui doit mourir pour que l'histoire puisse se répéter. Le petit garçon a vu la petite fille, l'homme a vu la femme, et l'amour est né. L’alarme sonne, la résiliente machine se met en marche, il faut contenir cette intrusion, chaque chose à sa place pour abattre l’ennemi. Le piège va s’ouvrir pour se refermer une fois de plus. Mais cette fois-ci quelque chose a bougé. A l’heure du désespoir, la princesse de glace entre en guerre.

CELLE QUI SAIT

Petit à petit il y a comme un fil qui se tisse entre les doigts crochus

d’une vieille femme assise au fond de la pièce. Elle attend que

vienne le temps où elle n'aura plus de joie.

Elle imagine une femme qui n'aurait plus de fers, qui pourrait

décider du lendemain, prendre des poignées de fleurs et en faire

des hommes qui ne seraient pas des hommes.

Elle jouerait un air sur une flûte taillée dans leurs os

Elle pourrait demander la lune, elle aurait toujours envie de faire

l'amour

Sur son front, encore, brille une étoile, elle apparaît derrière les plis

crasseux de sa peau tannée par la vie

Elle rappelle aux autres que la lumière ne s’éteint jamais tout à fait

Elle brode de ses longs doigts un ouvrage qu'elle n'achèvera pas

Elle écoute sans retour les murmures de la foule

Sans savoir où la conduira sa seule jambe valide elle part.

Elle se traîne jusqu’à la croisée des deux chemins qu'elle connaît

déjà

Elle conduit sans engouement une horde de parasites

Recyclée par les années gâchées elle oublie son âme.

Elle ne sera bientôt plus qu'un vague souvenir, de ceux qui

deviennent légende.

Écriture et Mise en scène  Cindy Dalle

Scénographie  Stéphanie Delpouve

Création sonore  Etienne Ziemniak

Interprétation  Thomas Champeau, Jade Bréchelière, Romans Suarez Paso, Alexandre Finck, Nicolas Spina, Charlotte Barbier, Sylvia Rey, Laurine Fagu, Quentin Mabit, Laurette Loison, 

Administration  Aurore Subra