Compagnie AREP
Emmanuelle Raynaut

L'intrus, La cage

En résidence du 16 septembre 2013 au 29 septembre 2013

L’INTRUS est une famille d’oeuvres dont la création est entamée depuis 2008. Elle est articulée en trois opus : le module de l’oeil, le module de la boule, le module de la cage, et les boyaux sonorisés, traits d’union entre les modules. Le thème de l’INTRUS est l’enfermement, psychique , moral, social, et les façons d’en sortir (ou pas). Ce thème s’élabore à travers une réactualisation du mythe de Narcisse. Pour ce faire, la conscience de l’altérité est mise en jeu tout au long de la performance : dans la relation de grande proximité physique créée entre les interprètes et les spectateurs ; dans le croisement des écritures visuelles et sonores.

La création du dernier opus de l’INTRUS, la cage, est actuellement en cours ; elle conclura la performance l’INTRUS en 2013. La cage est un espace de circulation performé, à la fois tactile et sonore. Cet espace est un lieu simultanément ouvert et fermé, un grand corps recouvert d’une membrane vibrante, un instrument vivant. Il est habité par une danseuse ; elle y rencontre son double.

L’espace est immersif, le spectateur est plongé dans l'obscurité. Nous sommes dans le domaine de l’intime, la déambulation du spectateur s’apparente à une lente plongée au cours de laquelle il découvre peu à peu des univers qui se répondent en écho, en résonance, dans la proximité des corps. Les corps, le texte et la dimension sonore de l’INTRUS, les qualités des espaces et la présence particulière et contraignante des objets se répondent. C’est dans un croisement d’écriture que se situe ce projet.

La danseuse et la créature expérimentent ainsi l’abscisse et l’ordonnée de cet espace mouvant en en inversant les axes : elles brouillent ainsi les pistes entre figuration et symbole, elles mélangent les cartes du réel et de la réalité. La paroi de maille est aussi une paroi sonore ; cette cotte de maille, en vibrant, produit du son, un son amplifié qui répond en écho aux ambivalences de la danseuse et de son double. La cage est ainsi transformée en synthétiseur électromécanique qui joue en live. Le manipulateur sonore est visible, identifiable, et sa présence amplifie la dimension machine du dispositif.. La paroi métallique de la cage devient ainsi une grande membrane sonore multi facettes, une peau vivante à laquelle est acouplée la présente déroutante d’un être qui se dédouble, qui se recentre, qui s’incarne. 

On glisse conceptuellement de l'objet à l'instrument. Un instrument vivant, performé par la danseuse, animé par le manipulateur sonore, un espace cependant aux qualités plus plastiques que musicales : il produit des sonorités, des temporalités, du mouvement, une expérience. La sensation immersive de pénétration est ainsi renforcée pour une expérimentation sonore, spatiale et sensible, qui sera partagée entre le spectateur-déambulant, la danseuse et son double.

 

Compagnie AREP

Conception-réalisation-images │ Emmanuelle Raynaut

La danseuse │Satchie Noro

La comédienne │ Johanna Korthals Altes

Création lumière │ Philippe Roussilhe

Création sonore │ Kerwin Rolland

Conseil scientifique │ Christian Jacquemin

Développements informatiques │ Brian Durocher