Danse

Abraxas

Nos enfants nous accuseront

En résidence du 7 au 13 novembre 2016

Ce projet de création est né d'une réflexion, d'une prise de conscience quant aux choix de vies qui nous sont proposés. Le progrès et la modernité tiennent une place capitale dans nos sociétés modernes. La production a été remplacé par la productivité, l'homme, impuissant ne peut que constater l'emballement de la machine.

Par-delà le caractère raisonnable ou non de ce système, je me suis posée la question du bien-fondé et de la pertinence de cette organisation. Intimement persuadée que ce système est nocif, je pense que cette approche de la production confine à l'aliénation. Une aliénation qui n'a qu'une issue, la même pour tous, la destruction. Cet effondrement ne serait pas seulement celui de l'espèce humaine mais celui de l'ensemble du monde sensible.

« Je souhaiterai mettre en scène ce système irrationnel basé sur la frénésie en 3 temps : la production, l'aliénation et la destruction »

L'autre question est celle du rôle de l'art. La danse permet d'exposer, d'interroger sans entrer dans le militantisme. Le temps semble manquer pour envisager le début d'une réflexion malgré l'urgence causée par l'évolution de nos sociétés. Si l'art n'est généralement pas mobilisé pour ces thèmes, j'estime que le risque encouru est à la hauteur de l'enjeu. Je souhaiterais avec cette nouvelle création amener le public à des émotions, à une réflexion pour aboutir à un art anthropocène. La réflexion individuelle et la responsabilité collective du public sera ainsi rendu possible grâce au vecteur de la danse.

«   J'estime que la danse est en capacité de proposer une approche renouvelée, différente et moderne de problèmes qui ne le sont plus »

Notre société malade du temps crée un culte de l'urgence, nous n'accordons plus le temps à rien. Elle valorise l'avoir au lieu de l'être, le faire au lieu du vivre, et le montrer au lieu du savourer. Nous sommes sollicités à chaque instant, régulièrement interrompus, soumis à des exigences de toute part. Malgré les progrès technologiques, nous paraissons écrasés par le stress. Jamais dans l'histoire de l'humanité, l'homme n'a disposé d'autant de temps libres, or jamais il n'a paru aussi pressé. Le calme devient un mouvement arrêté, un temps perdu, non productif. Nos vies se consument dans des tâches dictées par l'urgence, nous faisant oublier l'essentiel. Le temps de l'homme actuel n'est pas celui de la nature. L'homme s'est destiné à une vie hors du temps, méprisant une nature qui ne le suit pas dans sa course folle. 

Gaëlle Hoquet 

Gregory Meilhac 

Oriane Deidda 

Tatiana Chailonick