
Collectif NightShot
Trouve ce qui t'aliènes et laisse le te faire vivre
Travail d'adaptation et de tâtonnements autour d'auteurs américains.
« Après une première incursion menée par Clément Bertani dans l'univers du roman de Bernard-Marie Koltès La fuite à cheval très loin dans la ville, le Collectif NightShot poursuit son travail autour de textes dit « non-théâtraux ».
Il me semble que les auteurs américains cernent une certaine réalité de notre époque. Est-ce dû au fait que plus de 50% de la production audiovisuelle provienne de leur pays-continent et que notre œil s'est approprié cette imagerie connotée, codifiée ? Est-ce plus prosaïquement dû à mon attrait pour la world culture et ses monstrueuses productions ? Où est-ce parce qu'au travers de la « beat generation » j'ai reconnu une accointance obscure avec ces histoires rythmées par les bassesses et les grandeurs de l'humain ?
J'ai arpenté la Californie, le Nevada, l'Arizona et je me suis frotté à ces inconnus familiers, à ces voisins de pallier du bout du monde, à ces sensations de déjà-vu à chaque coin de rue, mais aussi à ces situations oh combien banales de la détresse abrutissante créée par le « capitalisme roi » et au culte éventé du « self-made-man », rêve fallacieux encore tenace dans nos esprits biberonnés à la réussite « made in America ». Avec mes complices du Collectif NightShot, nous avons fait choix de représenter et narrer ces dérives, ces errances propres à chacun et communes à tous et toutes. Ce sont nos névroses, elles seront la base de notre histoire entre amours désenchantés, loi du capital et fuites dans les paradis artificiels. »

Le Collectif NighShot est le résultat de l’urgence de jeunes artistes à s’exprimer.
La visée du collectif n’est pas de sforcer la création de spectacles ou de rentrer dans une logique de production décérébrée, mais plutôt de former une plateforme à partir de laquelle un projet peut se développer et dans lequel les artistes concernés peuvent composer leurs équipes sans contraintes. Nous sommes avant tout une somme de talents et de compétences à géométrie variable.
C’est pour nous une notion importante pour ne pas avoir de contraintes ou de données affectives qui pourrait mettre en péril l’élaboration d'un projet.
Nous réfléchissons à l’espace et aux histoires que nous voulons transmettre. Nous ne pensons pas nos projets comme des spectacles à vendre et à tourner partout et n’importe où ! Nous pensons plutôt à comment les inscrire exclusivement sur un territoire, un lieu et un temps donné. Chercher un lieu, s’en inspirer, trouver ce que nous pouvons y raconter, et transformer un lieu connu (ou non) du public, en un monde où les murs ne sont plus ceux qu’il connaissait.
Nous travaillons sur l’image et les perceptions.
Il s’agit d’un théâtre de l’inconfort, un théâtre où le public vient vivre une expérience. Il ne s’agit pas de représentation mais de communion.
Notre but est d’emmener les gens avec nous, dans notre histoire, qu’ils en soient les témoins actifs.
Il ne s’agit de sensations.
Charlotte Barbier, Clément Bertani, Pauline Bertani, Edouard Bonnet, Brice Carrois, Laure Coignard et avec le concours précieux de Mikaël Teyssié.