
compagnie Théâtre A Cru
VU D'ICI
Ce ne sera pas un spectacle-étude sur la maladie mentale ou la schizophrénie, mais une fiction, une transposition théâtrale, nous chercherons notre langue, encore une fois, avec une nouvelle impulsion : trouver une langue qui nous parlerait de la personne schizophrène, dans laquelle nous pourrions mettre toute notre sensibilité et notre humour - celui-là même qui nous rassemble, me semble-t-il. Nous ne chercherons pas un inventaire des causes possibles de la maladie mais à entendre quelque chose de la précarité humaine qu’exprime la réaction schizophrénique. Une dangereuse précarité, pourtant quelques fois indispensable : « le précaire c’est la base de l’organisationnelle. Si dans un hôpital il n’y a pas de précaire, c’est un camp (de concentration) ». Je cite encore Jean Oury parce que son humanité m’a frappé, ému aux larmes, parce qu’il représente sans doute une approche de la psychiatrie à la hauteur de la fragilité humaine, parce que la clinique de La Borde de Cour-Cheverny, qu’il ouvrit en 1953, met en œuvre et en acte une autre institution. C’est le contraste avec notre actualité, qui aujourd’hui me frappe ! Et ce coup orientera notre projet théâtral. La précarité, la vulnérabilité, seraient sans doute moins redoutables si nous savions prendre soin, c’est-à- dire écouter ce qu’elles renferment de richesse. Dans notre société elles annoncent souvent une catastrophe.
Après une première semaine de répétitions en juin, les répétitions reprendront en septembre 2020, entre le Volapük et le Studio Théâtre à Vitry-sur-Seine (94).
Conception et mise en scène : Alexis Armengol
Avec : Alexandre le Nours et Laurent Seron-Keller